Insight type
Blurb
Depuis 2015, Philippe Charest-Gélinas, biologiste et chef de projets, travaille au sein de l’équipe d’études environnementale et sociale chez Englobe. Il cherche avant tout à favoriser le développement durable et responsable des projets tout en minimisant l’impact sur l’environnement. Chaque jour, il étudie et documente les impacts environnementaux et sociaux de projets de plus ou moins grande ampleur et qui peuvent affecter certaines espèces fauniques ou floristiques qui habitent le milieu visé.
Image
environmental and social impact studies team
11 mai, 2021

Protection des communautés, de la flore et de la faune : une question d’équilibre pour l’équipe Englobe  

 

Depuis 2015, Philippe Charest-Gélinas, biologiste et chef de projets, travaille au sein de l’équipe d’études environnementale et sociale chez Englobe. Il cherche avant tout à favoriser le développement durable et responsable des projets tout en minimisant l’impact sur l’environnement. Chaque jour, il étudie et documente les impacts environnementaux et sociaux de projets de plus ou moins grande ampleur et qui peuvent affecter certaines espèces fauniques ou floristiques qui habitent le milieu visé.  

Avant tout chose, expliquez-nous pourquoi c’est si important pour vous d’encadrer le développement harmonieux des projets de construction?  

 

En tant que biologiste, mon travail d’accompagnement de promoteurs qui réalisent des projets pouvant nuire à l’environnement peut parfois paraitre contradictoire, mais j’ai le réel sentiment que nos efforts déployés dans ces projets servent la société. C’est excessivement satisfaisant de savoir qu’un projet peut aller de l’avant quand les impacts sur l’environnement ont été atténués le plus possible, au point de le rendre acceptable, mais aussi que le client en tire des bénéfices importants, tout comme la société. J’ai la chance de jouer un rôle qui me permet de voir nos interventions se concrétiser à travers des améliorations réelles permettant de mieux protéger l’environnement, tout en encourageant un développement responsable et durable.   

 

Travailler dans un tel contexte, apprendre constamment, avoir la confiance d’Englobe afin de contribuer à des projets divers et faire rayonner Englobe auprès des clients sont pour moi des sources continues de motivation.  

 

J’ai la chance d’évoluer au sein d’une équipe multidisciplinaire expérimentée qui offre tout ce dont un client a besoin pour compléter le processus d’autorisation environnemental qui lui permettra de réaliser son projet. Cela me permet de m’épanouir professionnellement en constatant la réalisation de projets qui servent la communauté, tout en étant le plus acceptables possible au niveau environnemental. Jouer un rôle central dans ces grandes études d’impact environnemental et social pour assurer un arrimage entre les différentes composantes des projets est un défi, mais un défi qui suscite une motivation constante.  

Que faut-il considérer avant d’amorcer les travaux?  

 

C’est un processus : lorsqu’on parle de projets de construction d’envergure, il faut d’abord obtenir les permis environnementaux. Cette étape importante et nécessaire exige parfois de réaliser des études très détaillées, notamment par l’entremise des études d’impact sur l’environnement. Ces études permettent de déterminer l’ampleur des impacts potentiels du projet sur l’écosystème, que ce soit un fleuve, le sol, ou encore sur la qualité de l’air.   

 

Lorsqu’un client octroie un contrat à Englobe, nous nous assurons de collaborer étroitement avec l’équipe du projet et avec la communauté dans laquelle le projet s’insère afin d’adresser les inquiétudes économiques et environnementales.   

Quelles sont les étapes pour effectuer une étude environnementale, par exemple?  

 

D’abord, il faut déterminer l’état de référence – c’est-à-dire le portrait général de la flore, la faune et de toutes autres composantes de l’environnement susceptibles d’être affectées par le projet – et ce, avant même que les analyses prédictives puissent avoir lieu. Une fois les analyses terminées, on peut confirmer au client « voici ce qui va changer dans l’habitat si on construit ici, ou si on creuse là… ». L’un des meilleurs exemples d’études spécifiques récentes est l’analyse d’un habitat d’une espèce de poisson d’eau douce actuellement protégée. Pour ce faire, nous avons dû passer par diverses méthodes d’inventaires et de suivi, notamment par un suivi télémétrique pour capter leurs mouvements. Cette méthode éprouvée nous a permis de voir où les poissons se situent dans l’habitat et quels peuvent être leurs habitats vitaux (comme une frayère par exemple). Évidemment, comme il s’agit d’une espèce protégée, nous ne souhaitons pas affecter le comportement des poissons et c’est pourquoi une technique comme la télémétrie a été envisagée.  

Expliquez-nous un peu en quoi consiste la télémétrie?  

 

Cette technique consiste à insérer des capteurs sur des poissons afin d’enregistrer leurs mouvements. On commence donc par capturer des poissons vivants dans l’habitat qui fera l’objet de l’étude. Ensuite, des émetteurs sont insérés dans leur cavité abdominale lors d’une intervention chirurgicale. Ces émetteurs pourront rester dans les poissons toute leur vie sans les affecter. Des récepteurs, qui sont accrochés sur des bornes, sont ensuite immergées dans l’eau à des endroits stratégiques et ils enregistrent les mouvements de chaque poisson marqué qui nagera à proximité. Après un certain temps, les données sont récupérées et les spécialistes d’Englobe les analysent afin de déterminer le positionnement des poissons, puis cartographier les zones les plus intensivement utilisées. Ces résultats sont documentés dans une étude sectorielle indépendante qui est ensuite intégrée à l’étude d’impact environnemental. Elles permettent alors d’évaluer les impacts potentiels du projet en ayant une meilleure compréhension du milieu qui sera affecté. Cette étude d’impact environnemental et social est remise aux autorités, comme par exemple, le ministère de l’environnement, qui prendra la décision ultime si oui ou non, le projet de construction est autorisé et peut se réaliser tel que planifié. Ces études peuvent représenter des documents de plusieurs milliers de pages pouvant prendre plusieurs années à compiler !  

Quelles sont les autres considérations?  

 

En fait, puisque les projets s’intègrent dans des milieux près des citoyens et souvent sur les territoires des communautés autochtones, nous devons toujours nous assurer de consulter la communauté et les Premières Nations de ce territoire avant d’amorcer quoi que ce soit. Chaque projet a ses propres enjeux et nous cherchons toujours à nous mettre à la place du citoyen résident en nous posant des questions telles que : Est-ce que la qualité de l’air sera affectée par les travaux ? Dans quelle mesure? Qu’en est-il des émissions de la machinerie lourde ou de la circulation automobile supplémentaire? Est-ce que le bruit des machines sera nuisible au point d’engendrer des enjeux dans le quartier avoisinant?  

 

D’un autre côté, on évalue les avantages pour la population à aller de l’avant. Est-ce que le projet créera des emplois ? À court terme et/ou à long terme? Revitaliser un quartier qui a perdu de sa vigueur depuis plusieurs années peut avoir un impact positif et important sur l’économie locale et sur la région en général.

   

C’est toujours une question d’équilibre et ces études nous aident à fournir la documentation nécessaire aux autorités pour prendre des décisions éclairées. Nous travaillons en étroite collaboration avec le client afin de lui permettre une meilleure compréhension des enjeux environnementaux et sociaux pour optimiser son projet et diminuer les impacts appréhendés. C’est une chose très gratifiante.